Agriculture et commerce international

Cette étude commanditée par la Coalition Contre la faim auprès de d’un duo de recherche : Gérard Choplin et Karin Ulmer, aborde les enjeux qui lient le commerce international à nos systèmes alimentaires. Elle analyse un paysage politique très large où ces thématiques se croisent tant au niveau international (OMC) qu’au niveau européen. Une attention particulière est adressée aux accords de libre-échange européens bilatéraux et régionaux qui se multiplient dans un contexte où l’OMC peine à se réformer.
Les échanges commerciaux peuvent bien entendu jouer un rôle positif pour assurer la sécurité alimentaire de chaque pays. Cependant, dérégulés à l’excès et sans considération sociale ou environnementale, ces échanges commerciaux deviennent une menace pour le droit à l’alimentation et exacerbent les crises environnementales. Or l’étude montre que c’est le chemin entrepris depuis un demi-siècle.
Des alternatives existent et l’Union européenne dispose de marges de manœuvre pour remettre le commerce à sa juste place. L’étude propose des pistes d’alternatives qui peuvent inspirer le travail de la société civile. Citons : une réforme de l’accord sur l’agriculture au sein de l’OMC qui redonne des marges de manœuvre aux pays pour protéger et soutenir leur système alimentaire, le principe de l’exception agricole dans les accords de commerce, ou encore les mesures miroirs que l’Union européenne pourrait inclure dans ces accords de libre-échange, autrement dit l’obligation de respecter les normes sociales et environnementales appliquées en Europe.
Une étude bien utile compte tenu des défis commerciaux que sont notamment les négociations de l’accord UE-Mercosur, le suivi des Accords de partenariat économique avec les pays d’Afrique, Caraïbes, Pacifique (ACP) ou encore l’élaboration d’un cadre législatif européen pour les systèmes alimentaires durables.